Marianne Cohn

 

 

Je trahirai demain, pas aujourd'hui
Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles
Je ne trahirai pas !
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
moi, je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous.
Je trahirai demain. Pas aujourd'hui,

Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre.
Il ne me faut pas moins d'une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
pour mourir.
Je trahirai demain. pas aujourd'hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n'est pas pour le bourreau,
La lime n'est pas pour le barreau,
Le lime est pour mon poignet.
Aujourd'hui, je n'ai rien à dire.
Je trahirai demain

 

 

 

 

Dans Le Monde Magazine du 3 octobre 2009, Patrick CHAUVEL, photoreporter, commente cette photo de l'attaque du quartier palestinien de la Quarantaine, à Beyrouth en 1976 :

« Dans cette photo de Françoise Demulder, tout est dit sans qu'on ait besoin de mots : les maisons qui brûlent, cette femme qui supplie et parlemente pour sauver sa vie, la peur qu'on lit dans la gestuelle du gosse au fond... J'y étais. Ce qu'on ne voit pas sur la photo, c'est ce qui va se passer après : ce soldat est un Français, Titi dit le Chinois. Il y avait trois Français, des chrétiens libanais Gardiens du cèdre. Avec les autres, il va coller les gens au mur, les abattre et pisser sur leurs cadavres. »

 

 





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